Que s’est-il passé? Pourquoi?
Dans son Énoncé économique de l’automne de 2022 du 3 novembre, le gouvernement du Canada a décidé, à effet immédiat, de « mettre fin aux émissions d’obligations à rendement réel (ORR) ». La raison invoquée? La faible demande pour les ORR.
Cette décision a pris de court les courtiers en obligations. De plus, elle est sans précédent dans les pays du G7 ayant un marché des obligations lié à l’inflation. Avant l’annonce, les ORR représentaient approximativement 0,5 % (1,4 G$) des obligations émises par le gouvernement canadien au cours de l’exercice, et 6 % des obligations à 30 ans émises par le gouvernement1. À titre de comparaison, au deuxième trimestre de 2022, les titres du Trésor américain indexés sur l’inflation (TIPS) représentaient 4 % des obligations émises par le Trésor américain, et 38 % des obligations à 30 ans émises par le Trésor américain2. La prochaine adjudication d’ORR au Canada était prévue pour le 1er décembre 2022.
Qu’est-ce que cela signifie pour les fonds axés sur une date d’échéance et les fonds axés sur le degré de risque au Canada?
Certains gestionnaires de fonds préfèrent les ORR pour leurs solutions gérées (p. ex., les fonds axés sur une date d’échéance ou sur le degré de risque), surtout pour deux raisons :
- Les ORR procurent une certaine protection contre l’inflation. La valeur nominale de ces obligations est augmenté de façon continue pour contrer les effets de la hausse de l’inflation, mesurée par l’IPC. De plus, leurs versements nominaux de coupons semestriels sont basés sur leur valeur nominale ajustée à l’inflation.
- Le marché des ORR au Canada étant à long terme, les portefeuilles bénéficient d’une exposition de longue durée.
Cette annonce récente pourrait avoir une incidence sur les fonds axés sur une date d’échéance et les fonds axés sur le degré de risque qui investissent dans des ORR. Les gestionnaires de fonds ont essentiellement deux options :
- S’ils veulent conserver les ORR dans leur répartition stratégique de l’actif, ils devront se les procurer sur le marché secondaire. De plus, ils devront accorder une attention particulière aux écarts et aux coûts de négociation indirecte.
- Ils peuvent revoir la composante ORR de leur répartition stratégique de l’actif, puis réduire ou éliminer cette composante et investir dans d’autres catégories d’actif pour se protéger contre l’inflation.
Qu’est-ce que cela signifie pour les Fonds Granite Sun Life axés sur une date d’échéance et les Fonds Granite Sun Life axés sur le degré de risque?
L’annonce du gouvernement a peu ou pas d’impact sur les Fonds Granite Sun Life. L’équipe Solutions multiactifs n’a pas de composante ORR dans sa répartition de l’actif. Elle préfère d’autres catégories d’actif pour gérer le risque d’inflation, notamment les actifs réels et les actions. De plus, l’équipe permet aux sous-conseillers d’investir de façon opportuniste dans des titres hors indice, y compris ceux qui pourraient contrer l’inflation comme les obligations indexées sur l’inflation d’autres pays (p. ex., les TIPS aux États-Unis).